Retracer l'histoire de sa famille grâce à un projet étudiant en Sciences humaines
Plonger dans la généalogie de leur famille tout en faisant d’intéressants parallèles avec l’histoire du Québec, c’est ce qu’ont une fois de plus réalisé les finissants et finissantes en Sciences humaines, profil Développement humain et société, dans le cadre de leur cours Naissance du Québec actuel.
L’idée est de leur faire vivre l’histoire du Québec à travers leur propre histoire familiale. À partir de leur généalogie, des archives familiales et de l’histoire orale, ils et elles parviennent à créer un portrait de famille personnalisé (document Word, PowerPoint, site Internet, Scrapbooking, etc.).
Ainsi, les étudiants et étudiantes perçoivent mieux le fait que leurs histoires personnelles sont forgées à partir de multiples influences (familiales, régionales, nationales, internationales) qu’ils et elles sont le produit d’un contexte historique… Les résultats sont souvent remarquables et plusieurs font des découvertes étonnantes. Des histoires familiales mises au service de la « grande Histoire » !
Voici donc quelques extraits du grand cru 2023 !
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL D’ALEXIS BEAUDRY
Un magnifique hommage à une femme importante dans l’histoire du Québec
Cher journal, Cette année j'ai quitté la campagne et je suis partie pour Montréal. J'y ai découvert une femme d'exception. Elle s'appelle Idola Saint-Jean, elle vient de Montréal et elle est professeure de français dans une université (Lanthier, 2017). Je la trouve exceptionnelle de s'être rendue là en tant que femme à notre époque où la population en général prétend que la femme doit demeurer au foyer à propager la race, la langue française et la religion catholique sans être présente dans la vie publique (Darsigny, 1990). Elle a fondé, en 1927, l'Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec (Lanthier, 2017). Alors que Thérèse Casgrain, notre militante bourgeoise, lutte pour encourager les épouses à demander le droit de vote, Idola a choisi de s'adresser aux femmes plus modestes et même aux ouvrières de la province (Lanthier, 2017). J'espère vraiment que nous pourrons influencer le gouvermenet pour qu'il nous accorde le droit de voter à nous, les femmes.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL DE SABRINA BOURASSA
Un touchant hommage à sa grand-maman
Je vais conclure cet hommage en disant que ma grand-mère m’a beaucoup appris. Je sais cuisiner grâce à elle, mais surtout, je sais comment être une femme forte. Je passe par-dessus mes difficultés, surtout du stress et de l’anxiété, sans pour autant abandonner, même si parfois, j'avais juste envie de rester dans mon lit et ne rien faire. Bref, je souhaite devenir une jeune femme dont elle serait fière et en se disant, c’est ma petite fille. Un jour, j’espère être cette même inspiration pour quelqu’un.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL DE CALEBU ISHARA
Pour sa résilience et les défis qu’il doit relever depuis son arrivée au Québec
Mon arrivée dans ce pays de neige ne fut pas de tout repos, en effet, je fus confronté à un imposant retard académique, je dus me battre pour apprendre une nouvelle langue, pour comprendre une nouvelle culture et pour trouver ma place dans ce monde si différent de celui qui m’a vu naitre. Chaque cours réussi est une victoire et une fierté pour moi et les miens. Les défis passés furent grands, tout comme les défis à venir, mais ma persévérance est d’autant plus grande. La majorité des Congolais n’ont pas la chance d’étudier comme je le fais ici, bien sûr, la guerre incessante n’en est pas la seule raison, mais elle est majeure. Aujourd’hui, nous vivons au Canada, une terre nouvelle où je compte m’enraciner et faire grandir un nouvel arbre généalogique, cet arbre-ci aura accès à un terroir où l’éducation est disponible, chaque branche aura la possibilité de poursuivre les études qu’elle désire. Là est la seule chose positive qui puisse apaiser la plaie sur le cœur des miens.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL DE MAYA LITALIEN
Son Québec de rêve
Je pense qu’il faudrait revoir les valeurs fondamentales du Québec (et du monde entier tant qu’à y être), et peut-être qu’on pourrait remplacer le capitalisme par le respect des ressources, autant humaines que naturelles, et par le minimalisme qui ferait en sorte qu’on pourrait se contenter de moins. On pourrait changer le viriarcat pour un système égalitaire sans préjudice et discrimination. Échanger l’individualisme pour la communauté, faisant en sorte que les gens se sentiraient plus complets et aimés.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL DE MEGAN BELLAVANCE
Hommage à sa grand-mère avant-gardiste
J’aimerais rendre hommage à la femme la plus inspirante et forte que j’ai connue, étant ma grand-mère Céline. Elle a été la seule dans sa famille à se rendre à l’Université et à gagner sa vie aisément.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL D’ÉLOÏSE BOILEAU
Sur sa mère, forestière et rescapée du déluge de 1996
Durant l’été 1996, ma mère travaillait en foresterie à Chibougamau dans la réserve faunique des Lacs-Albanel-Mistassini-et-Waconichi. Le 19 juillet au matin, elle et son partenaire ont décidé d’aller travailler malgré la météo… Ils ont dû être évacués par hélicoptère et comme celui-ci ne pouvait atterrir sur terre, elle et son ami ont dû se mettre à l’eau jusqu’au cou pour être secourus. N’oublions pas qu’un forestier, ça a un gros sac à dos, des bottes à cap d’acier et c’est tout habillé pour ne pas se faire dévorer par les moustiques… Bref, un forestier mouillé ça coule ! Ma mère s’est accrochée aux patins de l’hélicoptère avec son ami qui, en s’accrochant à elle et à son sac à dos rempli d’échantillons de sol, lui a dit ; « Lâche pas ». Une fois en vol, ma mère m’a dévoilé qu’elle ne reconnaissait plus le paysage. Des parcelles entières du territoire où ils étaient passés le matin étaient désormais nues de végétation.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL DE RÉMI BLAIS
Sur sa mère et Polytechnique
L’histoire remonte au 6 décembre 1989, une journée en apparence semblable aux autres, couverte par un léger drap blanc. Ma mère, à cette époque étudiante en médecine dentaire à l’Université de Montréal, terminait une séance de travaux pratiques au laboratoire de médecine dentaire des premières et deuxièmes années. Bâtiment qui est situé à la porte B-225 de l'Université de Montréal, voisin d’en face de l’école polytechnique de Montréal. En fin d'après-midi, elle et ses amies discutent de prendre une pause de laboratoire et d’aller souper à la cafétéria de la polytechnique comme il leur arrive de le faire à l’occasion. Cependant et heureusement, elles (ma mère et sa colocataire) reçoivent un téléphone les invitant à aller magasiner dans un magasin d’usine. Elles acceptent l’invitation de la mère de Caroline qui viendra les chercher. Ce soir-là, ma mère achètera un veston en suède vert forêt. Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là et à l’endroit où ma mère devait souper, était en train de se produire un événement qui marquera le Québec à tout jamais, la tuerie de l’école polytechnique.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL D’ÉRIKA RICHARD
Un récit fictif sur la crise et la Dominon Textile Company
À la fin des Années folles, la population avait de moins en moins d’argent et la production ne s’ajustait pas en fonction de la demande. Au contraire, les industries produisaient tout autant. De ce fait, alors que la demande baissait, l’offre restait la même. Guy travaillait à la Dominion Textile Company située à l’époque au pied de la chute Montmorency. On y fabriquait une quantité énorme de pantalons et ces pantalons s’empilaient dans le fond de l’usine, car ils ne se vendaient pas (La crise des années 1930 au Canada | l’Encyclopédie Canadienne, s. d., paragr. 3).
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL DE MARÈVA RODRIGUE
Sur la mémoire de son père concernant les Nordiques et les frères Stastny
Les frères Stastny étaient mes idoles, en particulier Peter. Son accent me captivait, tout comme sa facilité à patiner sur la glace. J'ai même commencé à m'impliquer dans le hockey grâce à eux, et je me souviens avoir construit une patinoire dans le jardin avec mes frères. En 1984, ce fut un moment marquant pour l'histoire du hockey canadien. Grâce à la performance des frères Stastny, les Nordiques ont finalement battu les Canadiens de Montréal en séries éliminatoires. Après quatre ans de victoires consécutives, les Canadiens avaient perdu, et c'était une nouvelle ère pour les Nordiques de Québec.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL DE JULIA-ROSE GAGNÉ
Sa grand-mère Ghislaine : L’enfer est rouge, le ciel est bleu
À cette époque, la politique, c'était important. Je me rappelle dans la cour d'école, les petites filles se tenaient avec ceux qui avaient la même opinion politique que leurs parents. Comme nous étions encore jeunes pour avoir notre propre opinion et comprendre les élections, on prenait pour le parti que nos parents supportaient. Les Bleus contre les Rouges. D'habitude, une famille gardait la même opinion de génération en génération. Chez nous, papa était bleu (l'Union nationale) depuis toujours, mais à l'arrivée de Jean Lesage, il a changé de parti pour les rouges (Parti libéral). Comme la télévision était arrivée, il la regardait et disait que Jean Lesage avait l'air de "tout un homme". Il était impressionné par le charisme de ce nouvel homme politique. Aussi, la politique était tellement importante que les gens se rassemblaient dans les maisons pour discuter. Souvent, ils finissaient par se battre tellement ils avaient le sujet à cœur. Quand on perdait, on devait fermer les lumières, comme dans le Temps d'une paix, puisqu'ils venaient triompher devant chez nous.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL DE KALÉANN LAFORGE
Sur l’âme d’une maison ancestrale
Cette demeure a accueilli et hébergé énormément de gens, de familles, de jeunes et de moins jeunes. Tous ayant une chose qui nous lie, le nom LAFORGE. Même que certains d’entre eux y ont laissé leurs âmes. Oh oui, des êtres et des entités, assurément qu’elle en est remplie car à l’époque, cette maison, le salon plus précisément, avait la fonction d’exposer les défunts du rang à la suite de leur décès. Mon arrière-grand-mère et mon arrière-arrière-grand-mère y sont également décédées à l’intérieur de la maison et y ont été exposées. Ça ne me fait pas peur, cette demeure est remplie d’amour et d’écoute. Ce sont de bonnes personnes qui y ont laissé leur cœur. Alors si j’ai besoin de parler, de me confier, et que personne de vivant n’est disponible, inévitablement quelqu’un de l’au-delà le sera.
EXTRAIT PROVENANT DU TRAVAIL D’ALEXANDRA LAGACÉ
Son grand-père et la bibliothèque de Charlesbourg
L’élément de mon patrimoine familial que je tiens à présenter est la bibliothèque de Charlesbourg, Paul-Aimé Paiement. Celle-ci a été nommée en l’honneur de mon grand-père, car celui-ci a joué un rôle crucial dans la création de cette bibliothèque. Il était le membre fondateur de la Société historique de Charlesbourg. Auparavant, il n’y en avait aucune à Charlesbourg, mais grâce à ses efforts, aux pétitions, et bien de la persévérance, celle-ci a vu le jour. De plus, mon grand-père avait collaboré à plusieurs projets du domaine de l’éducation, dont le Cégep Limoilou.
Catherine Dallaire
Conseillère en communication
Direction des communications et du développement institutionnel