Laura Doyle Péan, une entrepreneure sociale
Valérie Huppé, conseillère en entrepreneuriat au Cégep Limoilou et répondante PEEC (Projet d'éducation entrepreneuriale au cégep) a rencontré Laura Doyle Péan, le temps d’une entrevue surprenante! Cette jeune femme de 18 ans milite pour l’avancement de plusieurs causes nobles. Son audace, son authenticité, son esprit critique et sa position vis-à-vis des inégalités en général, nous rappellent que les valeurs entrepreneuriales ne servent pas uniquement à la création d’entreprises, mais aussi à un militantisme fondé sur l’empathie, la sensibilité et l’amour du prochain.
Laura Doyle Péan a 18 ans, est à sa deuxième année en Arts, lettres et communication, profil Créativité et médias. Sa mère est enseignante et son père écrivain, parolier, animateur et journaliste. Elle a un frère de 13 ans. Laura, une métisse dont le père est d’origine haïtienne et la mère québécoise d’origine irlandaise, travaille comme libraire dans une librairie indépendante. Elle se réclame comme non binaire, c’est-à-dire dont l’identité de genre n’est ni homme ni femme.
Ma philosophie
Toujours faire du mieux que je peux pour avoir un impact positif dans ma communauté, dans le monde et sur les gens que je côtoie. Lutter pour une société plus ouverte, équitable et belle. Chercher constamment à me dépasser et à en faire plus.
Mon but dans la vie
Mon but dans la vie est d’améliorer la vie des autres, aussi simple que ça! Je crois que les actions individuelles et locales peuvent avoir un impact global, mais je suis également consciente de la force du nombre et du pouvoir de la collectivité. C’est pour cela je m’efforce à essayer d’inspirer les autres à s’impliquer dans leur communauté afin qu’on puisse bâtir ensemble une société où tous sont respectés et valorisés.
Not everything that is faced can be changed. But nothing can be changed until it is faced. Traduction libre : Pas tout ce qui est affronté peut être changé, mais rien ne peut être changé à moins d’être affronté.
I am no longer accepting the things I cannot change. I am changing the things I cannot accept. Traduction libre : je n’accepterai plus les choses que je ne peux changer. Je changerai les choses que je ne peux accepter.
Ces deux citations m’inspirent énormément et me motivent à travailler activement pour lutter pour la protection de l’environnement et contre la discrimination, le racisme, les LGBTphobies (homophobie, transphobie, biphobie…), le sexisme, etc.
Mon parcours
Je suis allée dans une école entrepreneuriale lorsque j’étais au primaire (Cœur-Vaillant-Campanile, à la commission scolaire des Découvreurs), école où nous étions souvent encouragés à participer à diverses activités entrepreneuriales : création d’un jardin dans la cour de l’école, installation de bacs de compost, ouverture d’une coop dans la classe de 2e pour vendre du matériel scolaire. L’entrepreneuriat a donc toujours fait partie de ma vie. Durant mes études primaires, je me suis impliquée au sein du Conseil des jeunes entrepreneurs (CJE) pendant 2 années en tant que représentante de classe et chargée des projets environnementaux. En 6e année, j’ai également fait partie du comité de l’album des finissants. J’avais un esprit créatif et j’adorais déjà m’impliquer! J’ai fait tout mon secondaire à l’école secondaire De Rochebelle, dans le Programme d'éducation intermédiaire (PEI), un programme qui était très axé sur l’ouverture sur le monde, le développement de l’esprit critique et l’altruisme. Dès ma première année à cette école, j’ai commencé à m’impliquer au sein de pers comités : conseil étudiant, comité environnement, journal étudiant et j’en passe.
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En 4e secondaire, j’étais également membre du comité organisateur du gala sportif, du comité organisateur du spectacle de variétés, du comité organisateur du gala méritas et du journal.
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Puis, en 5e secondaire, se sont ajouté le comité SOPAR (qui amassait des fonds pour la construction de puits en Inde) et le comité de l’album des finissants.
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J’ai été médaillée Forces AVENIR en 2015-2016 et j’ai remporté la médaille du lieutenant-gouverneur pour la jeunesse en 2017.
Le Défi OSEntreprendre
C’est en 4e secondaire que j’ai participé pour la toute première fois au concours OSEntreprendre, y déposant un projet que j’avais mené avec ma meilleure amie, Maria Laura Chobadindegui (étudiante au Cégep de Sainte-Foy) pour le comité AlliéEs contre l’homophobie. Nous avions organisé une journée de sensibilisation à l’occasion du Spirit Day, une journée créée en hommage aux jeunes membres de la communauté LGBT qui sont morts par suicide. Cette journée avait pour but de mobiliser la population étudiante aux répercussions de l’intimidation et de la discrimination envers les personnes membres de la communauté LGBT+. Cette année-là, notre projet a remporté la première place au niveau local! J’ai participé une fois de plus au défi OSEntreprendre, en 5e secondaire, cette fois-ci en y déposant deux projets :
- Mon projet personnel de finissante au PEI, une campagne de sensibilisation au mouvement Black Lives Matter constituée de l’écriture d’un guide pédagogique à l’intention des enseignants de français, d’éthique et d’histoire au secondaire (l’organisation d’une conférence pour le mois de l’histoire des Noirs, une présentation en 1re secondaire, une série d’articles dans le journal étudiant et une émission de radio).
- Puis un autre projet que j’avais réalisé avec ma meilleure amie et le comité AlliéEs pour le Spirit Day (journée de lutte à l’intimidation et la discrimination basée sur l’identité/l’expression de genre et l’orientation sexuelle).
L’entrepreneuriat, c’est de se donner les moyens
Mon entourage a toujours trouvé mon intérêt pour les programmes d’entrepreneuriat particulier. Étant libraire chez Pantoute, une librairie indépendante gérée en partie par la coopérative d’employés, cela ne va pas sans dire que je ne porte pas les grandes entreprises au fond de mon cœur. Je préfère encourager les commerces locaux et indépendants, l’économie circulaire et les initiatives communautaires. Cependant, je crois que l’entrepreneuriat c’est aussi cela. On a tendance à se représenter les entrepreneurs comme des gens d’affaires, vêtus d’un complet/cravate à longueur de journée et dirigeants des multinationales, cependant ce n’est pas QUE cela. L’entrepreneuriat, c’est se donner des moyens efficaces et novateurs pour mener des projets à terme, apprendre et se dépasser. Dans mon cas, la participation à des projets et des formations entrepreneuriales m’a permis d’améliorer mes capacités de collaboration, de communication percutante (pitch), d’organisation et de mobilisation. Toutes ces qualités me sont requises pour être active dans tous les mouvements sociaux dans lesquels je m’implique. Certes, je ne me lancerai pas en affaires, et ce n’est pas demain que je vais cesser de critiquer la surconsommation, l’industrialisation et les inégalités sociales maintenues en place par le système capitaliste. Malgré tout, j’ai la ferme conviction qu’il est important d’encourager les jeunes à développer leurs capacités d’entreprendre.
Si on met toutes les belles qualités qu’on aura développées au service de notre communauté, cela va créer quelque chose d’incroyablement beau!
Développer son esprit entrepreneurial pour se surpasser
Pour moi, développer mon esprit entrepreneurial, c’est trouver des façons concrètes de me surpasser et de m’engager dans mon milieu en but d’inspirer les gens autour de moi et d’avoir un impact positif sur leur vie. C’est me donner les outils nécessaires pour mener à bien mes projets et savoir comment les faire rayonner pour leur donner une plus grande portée sociale. Et surtout, c’est apprendre à prendre des risques et à faire des sacrifices pour quelque chose de plus grand que moi. Pour terminer, je collabore beaucoup avec d’autres personnes et la plupart des projets auxquels j’ai participé sont des projets de groupe. Sans ces collaborateurs et les partenariats solides, tout cela serait impensable!
Laura est impliquée dans pers comités au Cégep Limoilou :
- Le comité Femmes
- Le comité LGBT+
- Le comité de mobilisation politique
- Le comité environnement
Elle est directrice générale du journal Le Phoque, porte-parole et responsable des communications pour le comité local EUMC Limoilou pour le parrainage d’étudiants et étudiantes réfugiés
En dehors de l’école :
- Elle est membre du conseil d’administration de la Table de concertation du Mois de l’histoire des Noirs
- Et Complice à Entr'Actes (organisme de développement artistique)
Valérie Huppé
Responsable de stages
Service du cheminement et de l’organisation scolaires, des stages et du placement