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Dans les souliers d’une personne âgée

Étudiant en Sciences humaines

Déambuler dans les corridors du Cégep et descendre des escaliers avec des élastiques aux chevilles; tenter de trouver une cote de livre à la bibliothèque avec des lunettes embuées sur les yeux, ou essayer de comprendre les consignes de ses collègues tout en ayant de la ouate dans les oreilles : voilà les exercices auxquels les étudiants en Sciences humaines ont dû se prêter récemment pour mieux comprendre la réalité vécue par les personnes âgées.

 

Dans le cadre du cours Psychologie du développement, les étudiants sont initiés aux différentes théories liées au vieillissement. Puisqu’il s’agit de concepts qui peuvent paraître abstrait pour quiconque ne les ont pas encore vécus, l’enseignante Marjolaine Verville s’assure par différents moyens de faire vivre aux étudiants la réalité dont il est question.

En guise d’entrée en matière et à titre d’exercice d’empathie, les étudiants ont tout d’abord été invités à faire une liste de tous les qualificatifs et les préjugés que l’on entend fréquemment dans la société au sujet des gens âgés. Vulnérables, chialeux, conservateurs…il va sans dire que la grande majorité des commentaires étaient souvent négatifs. L’enseignante a ensuite demandé aux étudiants d’inverser la situation et d’imaginer comment ils se sentiraient si ces adjectifs étaient ceux que l’on associe à la jeunesse. Cet exercice voulait surtout les conscientiser au fait que notre société accorde encore trop souvent une valeur négative aux personnes âgées, au point d’être parfois victimes de discrimination socialement acceptée.

Pour leur permettre de bien saisir tous les défis associés au vieillissement et surtout pour leur montrer à quel point les personnes âgées ne constituent pas un groupe homogène, les étudiants ont ensuite visionné un reportage de l’émission Banc public consacré à ce sujet. Par le biais de Jovette, une dame de 89 ans, et de plusieurs autres personnes âgées à qui l'on donne la parole dans le reportage, ils ont pu constater que celles-ci sont très actives dans leur communauté, en plus de continuer à être vives d’esprit et à contribuer de plusieurs façons à la société. De quoi susciter de nombreuses réflexions et questionnements sur la façon de mieux intégrer les gens âgés à la société.

Divisés en équipes, les étudiants ont ensuite pris part à un laboratoire de vieillissement prématuré. À l’aide d’accessoires variés, ils ont pu vivre le quotidien d’une personne âgée en perte d’autonomie. Les étudiants devaient réaliser certaines activités de la vie courante, mais en se voyant imposer certains défis physiques : descendre les escaliers avec des roches dans les souliers ou des élastiques aux articulations, pour simuler l’arthrite par exemple; ou encore, faire une recherche documentaire à la bibliothèque avec des lunettes embuées, pour donner un effet similaire à celui des cataractes.

L’exercice a donné lieu à des moments difficiles que les étudiants n’avaient jamais pensé vivre. C’est le cas de Lori Trudeau, étudiante en 1re année au profil Éducation.

Pour Charles Valin, un étudiant de 2e année du profil Éducation qui travaille déjà comme auxiliaire de soins dans une résidence pour personnes âgées, l’expérience s’est avérée concluante. « Ça nous a permis de mieux comprendre leur réalité, et ça nous montre surtout qu’il faut développer notre empathie et être un peu plus patient dans nos interactions avec eux », affirme-t-il.

Rachelle Lanteigne

Conseillère en communication

Direction des communications et du développement institutionnel